Plongez dans l’histoire du Château


Origine de Saint germain des rives

Au XIIIème siècle, co-existent deux villages Varenne-Reuillon et Saint Germain des Rives.
En 1750 la vielle maison, Saint Germain, est édifiée pour permettre à la famille d’être hors de l’eau lors des débordements de la Loire, le château de Pontamailly n’étant plus praticable.
Par le jeu des différents mariages et successions, la famille s’installe sur la colline de Saint Germain.

En 1875, Hippolyte se marie avec Valentine. Vivant à Paris toute l’année, le vieux Saint Germain devient leur résidence secondaire. Par amour pour sa femme, Hippolyte décide de commander la construction d’un château, plus moderne, plus grand et qui ressemble au château d’enfance de Valentine. Il s’inspire du château de La Rochette à Saint Gengoux le National en Saône et Loire et demande à l’architecte très connu de Moulins René Moreau de s’en charger. Ce dernier apporte son style « villa » en s’inspirant de l’architecture anglo-bretonne et des stations balnéaires.


Le château

En 1901, apparait au milieu des vignes le nouveau château Saint Germain des Rives qui jouxte la vielle maison. 
En 1911, les travaux à peine terminés, Hippolyte meurt. Une de ses filles, Germaine, comme destinée par son prénom en lien avec le nom de ce lieu, se maria avec Jean et emménagea dans cette grande demeure. C’est alors une vie militaire qui commence et de nombreux voyages en Syrie.
En 1914, Jean-Marie, leur fils unique nait de cette union et fait le bonheur et la fierté de ses parents. Il deviendra lieutenant de l’Armée de l’Air dans l’armée française et combattra pendant la deuxième guerre mondiale.
Durant la Seconde Guerre mondiale, les communes de Varenne Reuillon et de Saint Germain des Rives sont traversées par la ligne de démarcation dont un vestige de « poste frontière » est encore présent au bord de la route.
Le 16 octobre 1939, un drame eut lieu dans la famille. Jean, fils unique de Germaine et petit-fils d’Hippolyte, mourut en héros.


Jean-MArie

En octobre 1939, Jean fait partie du groupe de reconnaissance GR II/52 (4ème escadrille) stationné dans l’est de la France à Herbéviller. Il est pilote sur Potez 637, un bimoteur avec un équipage de 3 hommes (pilote, navigateur, mitrailleur). En mission d’observation et de reconnaissance photographique pendant le début du conflit au-dessus de la région de Kaiserslautern et Kelgersberg en Allemagne. Après une mauvaise coordination entre les deux équipes, ils se retrouvent isolés de leur protection de chasseurs Curtiss H-75. Ils sont attaqués par 5 Bf109 allemands situés 1000 m au-dessus d’eux, Le lieutenant Pinczon n’a qu’une solution : la retraite vers la France et rapidement, donc en piqué, leur avion ne pouvant pas lutter en vitesse. Pendant ce piqué à partir de l’altitude de 7500 m, ils sont mitraillés à plusieurs reprises. Le mitrailleur est blessé par deux fois, le lieutenant Pinczon est touché mortellement à la tête. Lui-même et l’observateur seront retrouvés morts dans leur appareil. Quant au mitrailleur, il aura pu sauter en parachute, perdra connaissance pendant le saut mais sera soigné dans un hôpital allemand. Les Allemands rendront un hommage au pilote et au navigateur lors de leur inhumation. Le lieutenant Pinczon du Sel avait 25 ans.

Distinctions, hommages et mémoire
– Parrain de la promotion 1939 de l’École de l’air. Il est l’un des tout premiers officiers issus de l’École de l’air tombé au champ d’honneur
– Une stèle est dressée dans la commune de Saint-Urbain
– Son nom est porté sur le monument aux morts de Varenne-Saint-Germain


L’héritage

En 1961, notre tante Germaine décède et c’est sa nièce et filleule, notre grand-mère qui hérite de Saint Germain.
En 1971, la famille choisit de se séparer du château et le vend à la Mairie de Digoin. Cette même année, la commune de Saint Germain des Rives fusionne avec celle de Varenne Reuillon et devient Varenne-St Germain.
Le parc et le château se transforment en centre de loisirs pour les jeunes de la région.
Notre famille ayant conservé les vieilles maisons avoisinantes, partie de l’ancien domaine désormais morcelé, nous grandissons non loin du château.
En juillet 2023, nous rachetons à la Mairie de Digoin Saint Germain des Rives et réunifions alors le domaine.


L’ARCHITECTE

René Moreau, né le 29 avril 1858 à Moulins est un architecte renommé de Moulins, fils de Jean-Bélisaire Moreau, lui-même architecte.
Après s’être formé auprès de son père et avoir fait son service militaire, il reprend des études en 1880 à l’École spéciale des Beaux-Arts, dans la classe de Louis André.
En 1884, il devient Inspecteur des monuments historiques de l’Allier.
C’est en regardant les différents châteaux tels que le château de Contresol au Donjon et la maison Mantin à Moulins, que nous avons compris qui était l’architecte de Saint Germain. Suite à ces recherches, nous nous sommes lancés dans une fouille archéologique des papiers de famille et avons retrouvé toute une correspondance entre Hippolyte et René Moreau, des cahiers entiers de suivi de la construction.
Nous avons effectué ensuite des recherches pour comprendre le style de René Moreau.
C’est le temps de l’essor des stations balnéaires, des grandes baies vitrées, l’apparition des thermes, de santé et de bien être, la maison devient un lieu agréable, lumineux, confortable.